Lancé en 2009, le régime a vite séduit. 360.000 personnes s’y sont essayées dès la première année. Pour certains, comme Hugo Rangé, professeur d’anglais interviewé par TF1, cela permet de compléter les revenus et d’arrondir les fins de mois. Ce professeur d’anglais change de casquette après les cours, devenant traducteur à son compte. La vingtaine d’heures de travail qu’il accomplit chaque mois lui rapportent environ 500 euros. Pour d’autres, l’auto-entrepreneur est une activité à plein temps. C’est le cas de Cyril Carpentier : le statut lui a servi de tremplin pour sa société de conciergerie. « Cela a été le premier ballon d’essai », explique-t-il. « On teste, son idée marche, on a du volume d’affaires. » Au bout de deux ans, il a dépassé le plafond de 70.000 euros de chiffre d’affaires fixé par le régime, et a monté sa société.
Reste que le statut n’est pas tout rose, offrant une protection sociale très réduite, ne permettant ni congé payé ni assurance chômage. Les détracteurs l’accusent d’ailleurs d’avoir été conçu principalement en faveur des grandes entreprises : utiliser des micro-entrepreneurs leur permet d’éviter d’avoir à gérer des questions d’horaires de travail, de droit aux congés payés, de formation, ou encore de cotisations sociales. Car tout est désormais à la charge du travailleur indépendant Sophie Vouteau, ex-auto-entrepreneure, raconte à TF1 que sa plus grande difficulté est survenue lorsqu’elle est tombée malade. « Je me suis aperçue que j’étais très insuffisamment couverte, en étant à mon compte », estime-t-elle. Elle a quitté le dispositif.
En moyenne, en 2014, le chiffre d’affaires annuel des micro-entrepreneurs était de 10.200 euros, soit à peine 900 euros par mois. 150.000 personnes ont tout de même quitté le statut l’an dernier.